Benicio del Toro retrouve Wes Anderson dans «The Phoenician Scheme» 5m4r5o

Douzième film du réalisateur américain et seconde collaboration avec l’acteur portoricain, «The Phoenician Scheme» met en scène les aventures rocambolesques d’un magnat des affaires et de sa fille nonne, dans une plus pure esthétique andersonienne.

De Laurine Chiarini

Un avion s’écrase dans un champ de blé : c’est le sixième accident de ce type pour le richissime homme d’affaires Zsa-Zsa Korda, personnage à la chance insolente qui semble se rire du destin. Six ans après avoir coupé les ponts avec elle, il désigne sa fille Liesl, devenue religieuse, comme unique héritière de son empire face à ses neuf frères. A l’aube d’un nouveau projet démesuré, l’exubérant duo se retrouve plongé au cœur d’un enchevêtrement d’espions, de traîtres et de personnages insolites dans des paysages aux couleurs pastel, au milieu de décors tirés au cordeau fidèles au style des opus précédents.

La bande-annonce le laisse deviner: avec une esthétique colorée aussi appétissante qu’un gâteau multi-étagé, des teintes saturées qui tirent au maximum profit du décor toujours parfaitement symétrique, que ce soit dans l’immensité du désert ou les quatre murs d’un ascenseur de style belle époque, un humour excentrique et des dialogues un peu surréalistes qui s’échangent au même rythme qu’une balle au-dessus du filet entre deux adversaire, les fans de l’Américain devraient y trouver leur compte.

Interrogé sur l’origine de l’histoire à Cannes, où le film a été projeté en sélection officielle, Wes Anderson explique que le rôle de l’homme d’affaires Zsa-Zsa Korda a été écrit avec l’acteur Benicio del Toro en tête, alors que le reste du casting est venu dans un second temps, après l’écriture des personnages. Si le réalisateur cite l’image d’un «magnat à la Antonioni» comme idée première derrière son personnage, la vraie inspiration vient d’une connexion plus personnelle, celle avec son beau-père libanais, personnage «hors du commun» qu’il adorait.

Terreau fertile duquel le cinéaste tirait déjà ses sujets dans «Fantastic Mr. Fox», pour ne citer que ces titres, les relations familiales, ici plus spécifiquement la ation entre un père et sa fille, constituent le cœur de l’intrigue. Aux côtés de Benicio del Toro et de Mia Threapleton, fille de Kate Winslet qui tient à souligner qu’il serait faux de croire que sa carrière s’est faite uniquement grâce au soutien de sa célèbre mère, on retrouve des fidèles de l’Américain: Scarlett Johansson, Tom Hanks ou encore Mathieu Amalric, avec de nouveaux venus – mais non moins connus, comme Michael Cera ou Charlotte Gainsbourg.

«The Phoenician Scheme» est à découvrir dès le 28 mai au cinéma.

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