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CH.FILM
En première ligne Allemagne, Suisse 2024 – 92min. 4b5l2o
Critique du film 1f1317
Une lutte quotidienne sans merci 16401v

Parce que son service fonctionne constamment en sous-effectif, une infirmière se retrouve sous une pression écrasante, s’épuisant à tenter de tout gérer. Le film de Petra Volpe sonne incroyablement juste et bouleverse : c’est à la fois un hommage sincère au personnel soignant et un puissant appel politique à agir.
Floria (Leonie Benesch) traverse une période difficile sur le plan personnel. Et son travail n’a rien d’apaisant : infirmière dans un hôpital cantonal, au service de chirurgie, elle exerce un métier déjà exigeant en temps normal, qui vire au véritable marathon les jours de sous-effectif. Durant son service du soir, la jeune femme enchaîne les allers-retours d’une chambre à l’autre, sans jamais reprendre son souffle. Peu à peu, les tensions s’accumulent, les blessures apparaissent — des deux côtés — jusqu’à ce que la pression psychologique la pousse à bout.
La réalisatrice Petra Volpe l’a affirmé: elle voulait rendre hommage à ces héroïnes et ces héros du quotidien que sont les infirmières et les infirmers. Pari réussi. Son film, mis en scène comme un véritable thriller, maintient le spectateur en haleine jusqu’à la dernière seconde. On le doit notamment aux mouvements de caméra haletants de Leonie Benesch.
L’actrice allemande incarne une infirmière dévouée qui, malgré une pression écrasante, s’efforce coûte que coûte de rester attentive et présente pour ses patients. Pourtant, confrontée, jour après jour, aux espoirs, aux peurs et aux drames de ceux et celles qu’elle accompagne, elle finit peu à peu par être submergée par un profond sentiment d’impuissance.
«En première ligne» porte un message politique limpide. Le film montre que les soignants ne se battent pas seulement contre le temps, mais surtout contre un système de santé qui fait des économies aux mauvais endroits. Les chiffres, affichés sans détour à la fin, sont édifiants: dans les années à venir, nous fonçons droit vers une grave pénurie d’infirmières et d’infirmiers, car de plus en plus quittent la profession, épuisés par des conditions de travail insoutenables.
(Adapté de l'allemand)
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