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Robuste Belgique, 2021 – 95min. 4r3o1k
Critique du film 1f1317
Vieux briscard et jeune talent 2a4x68
De la rencontre entre un Depardieu qui incarne son propre personnage et une jeune femme garde du corps, naît un duo détonant. Leur collaboration, de relation professionnelle imposée au départ, va se muer en une improbable amitié.
Robuste : référence à la silhouette d’une personne ou à l’état de sa condition mentale. Robuste, Georges l’est un peu trop probablement : il a le souffle court après 3 marches d’escalier. La carrure imposante d’Aïssa est un avantage dans ses matches de lutte et un atout dans son travail d’agente de sécurité. Georges n’en fait qu’à sa tête : chez lui, la robustesse devient bornée. Vieux routard du grand écran, fatigué des exigences liées à son métier et de l’incessant ballet des équipes qui lui tournent autour, il envoie promener ses semblables sans état d’âme. Chez Aïssa, la robustesse se fait zénitude, maîtrise d’apparence totale et calme olympien dans son métier pourtant délicat.
Le face-à-face est imposant : d’un côté, Déborah Lukumuena, jeune étoile montante, prix Lumières du meilleur espoir féminin en 2017 et César de la meilleure actrice dans un second rôle la même année. Oublions un instant la différence d’âge, de statut et de notoriété tant l’équilibre entre les deux flirte avec le parfait, les plaçant sur un piédestal à l’inclinaison imperceptible, presque d’égal à égal. Davantage que dans l’histoire, c’est bien là que réside l’intérêt du film : dans la rencontre entre un artiste chevronné et une jeune femme à la culture et au parcours qui n’ont rien en commun.
Sous la carapace se cache une certaine vulnérabilité. Georges le cabotin, l’inable lunatique, se retrouve bien seul le soir, face à lui-même, une fois sa cohorte d’assistants et de PR managers disparue. Aïssa se contente – volontairement, dit-elle – d’une relation romantique sans amour. La robustesse, c’est aussi la solidité, une image de tranquillité intérieure et de maîtrise qu’incarne Aïssa, que ce soit sur les tatamis ou dans le salon de Georges, qu’elle soutient physiquement pour l’aider à mieux respirer lorsque s’emballe le cœur du vieil homme. Il a dû falloir à la jeune actrice une force singulière, autant physique que mentale, pour donner le change face à son partenaire de poids, défi relevé avec une élégance maîtrisée.
L’histoire entre Georges et Aïssa leur ressemble : forte et tranquille, elle va crescendo puis s’évanouit, dans une narration apparemment sans apogée. Celui qui cherche l’éclat risquera d’être déçu : en revanche, la diversité du casting apporte un vent de fraîcheur bienvenu. La musique, uniquement composée de voix – certaines retravaillées, d’autres sans retouches, souligne la profondeur du souffle que Georges a du mal à reprendre et la respiration maîtrisée d’Aïssa pendant le ballet des combats de luttes, où les corps au se touchent à fleur de peau avant de rouler sur les tatamis en une masse unique et bien ordonnée.
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